Lors des fortes pluies de l’hiver dernier, la rivière de l’Aveyron a vu monter son cours d’eau de 9 mètres, provoquant dans les environs du centre d’art et de design La cuisine, des inondations inégalées depuis des décennies. À l’ombre de cet événement qualifié de catastrophe, les habitants ont découvert des centaines de formes visuelles engendrées par ces eaux. Ces formes visuelles questionnent l’image de « ce qu’est une rivière ». Partant du postulat que le terme rivière réduit la complexité de ce qu’il désigne, les porteurs de projets souhaitent explorer les savoirs sur la faune, la botanique et la géologie de la plaine alluviale. Ce projet est mené en collaboration avec des collectifs civils et leurs savoirs vernaculaires, afin de transformer le nom propre de la rivière en verbe, avec comme postulat qu’il s’agit d’un ensemble d’actions et de relations, en constant mouvement. Grâce à une approche d’enquête dans le processus de création, Elles Aveyronnent aborde la question du dépaysement des humains lorsqu’ils rencontrent des eaux férales (se dit d’un élément domestiqué qui retourne à l’état sauvage) en marge des systèmes hydrauliques modernes et de la contemplation paysagère. Le projet propose la production d'œuvres artistiques sous la forme de dispositifs rituels, avec comme objectif d’explorer les manières de porter une attention sensible à ces eaux afin de rendre propice la création de nouvelles relations avec le bassin versant de la rivière de l’Aveyron.
Marion Albert est artiste-chercheuse. Son rôle est de mener une enquête artistique avec sa sensibilité particulièrement adressée aux nuages.
Tomas Matauko est artiste-chercheur. Son rôle est de mener une enquête artistique avec sa sensibilité particulièrement adressée aux questions végétales.
Anne-Sophie Milon est artiste-chercheuse. Son rôle est de mener une enquête artistique avec sa sensibilité particulièrement adressée aux questions minérales.
Veronica Calvo est artiste et anthropologue. Son rôle est d’amener les questions des ri- tuels.
Antoine Devillet est un philosophe. Son rôle est de nous amener aux questions d’écologie politique.
Jan Zalasiewicz est paléontologue et directeur du groupe de travail de l’Anthropocene*. Son rôle est de nourrir les recherches des effets de l’anthropocène sur les sols.
Jérôme Gaillardet est géochimiste à l’Institut de Physique du Globe de Paris et coordina- teur du réseau français d’observatoires de la zone critique (OZCAR).
Jérôme Gaillardet son rôle est d’étudier l’écologie des eaux de l’Aveyron au travers d’expé- riences scientifiques.
Élodie Combret est élue de la ville de Nègrepelisse chargée de la transition écologique. Son rôle est d’amener les questions de faisabilité politique et de porter les réflexions d’Elles aveyronnent à la table des décisionnaires. Elle va aussi connecter l’équipe de re- cherche avec les collectifs locaux en relation avec la rivière.
Benoît Verjat est designer de recherche. Son rôle est d'évaluer le projet en enquêtant sur ses effets.
Le projet a obtenu le soutien de la Fondation Carasso pour 2022, 2023 :
" En lien avec l’engagement transversal de la Fondation pour la transition écologique, nous avons donné une nouvelle orientation au dernier appel à projets « Composer les savoirs », emblématique de notre programme Art, Science et Société » explique Anastassia Makridou-Bretonneau, responsable Art Citoyen à la Fondation. « Certains projets des éditions précédentes abordaient déjà la transformation de notre monde avec le réchauffement climatique : nous avons souhaité en faire un sujet central. » L’art est en effet un moteur puissant pour métaboliser les grandes mutations de notre époque, ne pas s’emprisonner dans un sentiment de peur et de culpabilité face aux multiples crises qui traversent notre société. Plus que jamais, nous avons besoin d’un imaginaire positif et résilient !"
Crédits photos : Benoît Verjeat
La cuisine, centre d'art et de design
Place du château, 82 800 Nègrepelisse
05 63 67 39 74
ACCÈS
→ Parking devant l’entrée | Gratuit
→ Bâtiment accessible handicapé